Mme Voynet ne parvient pas à tirer profit du retrait de Nicolas Hulot

Publié le par Victor

LE MONDE | 17.02.07 | 14h57  •  Mis à jour le 17.02.07 | 14h57
Dominique Voynet a beau afficher un optimisme résolu, ses troupes commencent à s'inquiéter. A moins d'une semaine de la date d'envoi des formulaires officiels, la candidate des Verts totalise 424 promesses de parrainage. Mardi 14 février, sur LCI, elle a affirmé qu'elle était convaincue de les obtenir : "C'est très difficile mais je les aurai."

 

Ses fidèles sont pourtant plus "préoccupés". "Avec le black-out des grands partis, les élus ne veulent donner à personne", reconnaît son directeur de campagne, Claude Taleb. Noël Mamère avait eu, lui aussi, du mal à rassembler ses parrainages en 2002. Mais la campagne des Verts connaît d'autres signes de faiblesse.

Les sondages donnent l'ex-ministre de l'environnement en légère baisse - entre 1,5 et 2 %. Malgré le retrait de Nicolas Hulot, son espace électoral ne s'est pas élargi. "C'est assez fou, mais Dominique n'a rien récupéré, constate le député européen Jean-Luc Bennahmias. Cela démontre bien la déconnection réelle entre ce qu'attendait l'électorat écolo et (ce qu'attendaient) ses représentants politiques."

L'entourage de Mme Voynet continue pourtant à expliquer que les sondages "ne les intéressent pas" et que la popularité de la candidate est plus "significative". L'étude BVA réalisée pour L'Express du 15 février montre que Dominique Voynet demeure, après le retrait de M. Hulot, la "meilleure candidate" pour défendre les idées écologistes, devant José Bové et Corinne Lepage.

Mais d'autres signes de ce "trou d'air" persistant sont apparus ces derniers jours. L'équipe a du mal à constituer un comité de soutien. Alors que Noël Mamère avait eu à ses côtés des personnalités comme les écrivains Dan Franck et Geneviève Brisac, le cinéaste Romain Goupil, les comédiens Anémone, Philippine Leroy-Beaulieu et Philippe Torreton ou le dessinateur Fred, les "people" ont des réticences à s'engager cette fois-ci. Jusqu'à présent, seuls le photographe Yann Arthus-Bertrand et le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg, ont décidé de s'engager. Même si les Verts leur "font souvent de la peine par leurs déchirements", précisent-ils.

Plus inquiétant, l'irruption de José Bové dans la bataille présidentielle a semé la pagaille en interne. Les élus Verts qui se sont ralliés au leader altermondialiste demeurent peu nombreux - une trentaine sur les 220 revendiqués -, mais l'inquiétude est palpable chez les cadres du parti. "Ils sentent que le mot d'ordre de la campagne, 'La révolution écologiste', incarnant un positionnement plus à gauche, n'est pas crédible quand il est porté par une gestionnaire", remarque l'ex-secrétaire national, Gilles Lemaire. "Il y a des Verts qui soutiennent Bové et ça se voit. Le champ d'influence de Dominique s'est restreint", constate M. Bennahmias.

Si, au siège de la campagne, on assure que José Bové n'inquiète pas Mme Voynet et que la défection militante est "marginale", l'ambiance s'est tendue : la secrétaire nationale, Cécile Duflot, a rappelé que "l'investiture aux législatives ne pourra être accordée aux adhérents qui auront soutenu un autre candidat que celui des Verts".


Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 18.02.07

Publié dans Présidentielles 2007

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
en meme temps Sylvia Zappi poursuit dans ses articles anti Verts... rien de neuf dans "Le Monde"
Répondre
C
Ben ça flippe chez les Verts !! Après avoir muselé le parti lors de la dernière assemblée générale, la direction actuelle patine déjà ? Paix à ces politiciens et vive le retour de l'écologie ?
Répondre