Réunion : Voynet, une visite en toute discrétion
Les jours et les visites se suivent mais ne se ressemblent pas à la Région. La semaine dernière, Paul Vergès s’était coiffé et avait sorti le costard-cravate pour accueillir Nicolas Sarkozy, le ministre candidat de l’UMP. Hier après-midi, la moquette rouge a été certes déroulée, mais lorsque le président de la Région, en chemisette marron, est descendu du 4e étage, la candidate des Verts était déjà arrivée depuis trois bonnes minutes.
Elle a dû serrer les mains des journalistes présents pour patienter. Une fois montés dans le bureau, les deux élus ont dû recommencer la “séquence bise” pour les photographes. Le bureau sanctuaire de Paul Vergès est devenu un passage obligé pour les candidats à la présidentielle et tous se disputent aujourd’hui son “bisou”. À La Réunion, Dominique Voynet a préféré “privilégier le terrain”. Pas de meeting populaire au programme. “La campagne électorale, ce n’est pas seulement des militants mis dans des bus et emmenés dans des stades pour agiter des petits drapeaux...”, réplique-t-elle. Pendant plus d’une heure, le président de la Région et Philippe Berne, conseiller régional de l’Alliance, se sont entretenus avec Mme Voynet, accompagnée de Véronique Denès, conseillère régionale des Verts, élue sur la liste PS, et de Jean Erpeldinger, secrétaire régional des Verts. Pendant ce temps, à l’extérieur, tout ce que le parti écologiste compte de membres responsables, c’est-à-dire cinq personnes (Jean-Pierre Espéret, Thierry Denis...) échangeaient avec les représentants de la presse locale. À noter également la présence de Vincent Defaud dans la délégation des Verts-Réunion. L’ancien de “Parnouminm”, mouvement fédéraliste de La Réunion, a rejoint les Verts depuis 2005. Il souhaite “faire de la politique dans une dimension plus grande”, explique-t-il. Les Verts comptent une trentaine d’adhérents dans l’île. “Les 29 sont avec Mme Voynet, sauf Cécile Seigle-Vatte dont on ne comprend pas du tout la réaction. On va régler ça en interne”, a laissé entendre, hier, Thierry Denis. (Voir article ci-contre) De quoi le président de l’Alliance et la candidate des Verts ont-ils bien pu discuter ? “De l’agriculture, du transport, du développement économique, des énergies renouvelables, de l’Europe...”, a répondu Dominique Voynet. (Voir notre édition d’hier pour le développement de ces dossiers). Et les parrainages dans tout ça ? La candidate écologiste confirme qu’elle en a besoin d’un peu plus d’une cinquantaine. Paul Vergès, chantre de l’écologie, est-il prêt à faire un geste ? “Si on peut aider tous les candidats démocrates, nous sommes prêts à le faire”, a-t-il dit avec un large sourire. En tout cas, “je ne pars pas désespérée...”, a lâché la candidate. Le courant est passé entre la candidate écologiste et le président de la Région. C’était pareil, la semaine dernière, avec Nicolas Sarkozy. “Mi aime zot tout !”. Ce pourrait être le slogan du président de l’Alliance dans le cadre de la présidentielle !
Yves Mont-Rouge