«Tout le monde parle d'écologie, qui est capable d'en faire ?»

Publié le par Victor

Alors que flambée du prix du pétrole et réchauffement climatique sont au coeur de l'actualité, la candidate des Verts pour 2007 peine à se faire entendre.

Par Matthieu ECOIFFIER
Libération jeudi 2 novembre 2006
Elle dit qu'elle est «sereine». Que cette campagne présidentielle va être «très dure» mais «excitante». Dominique Voynet, candidate des Verts pour 2007, n'a pourtant pas encore trouvé «le bon registre pour mobiliser l'opinion, occuper l'espace médiatique», selon un dirigeant du parti. La sénatrice de Seine-Saint-Denis oscille entre un et 3 % d'intentions de vote.
«Je sens un frémissement d'intérêt. Vous avez vu l'Ifop ?» Dans ce sondage (1), un quart des Français la cite comme la candidate la plus à apte à «prendre en charge les problèmes liés à l'environnement». Le hic, c'est qu'elle partage cette première place avec Ségolène Royal : «Elle serait plus crédible que moi ?» s'énerve Voynet. Elle reconnaît que «les gens de gauche ont envie de gagner. Ils vont avoir tendance à se montrer moins exigeants avec le candidat sanctifié dans les sondages». Mais rappelle aussitôt : «Ce qu'il y a de saillant dans le bilan régional de Ségolène, c'est le Poitou-Charentes anti-OGM, le budget participatif des lycées. Elle le doit à des élus Verts.» 
Applaudie. Difficile d'exister quand l'ensemble de la classe politique se découvre plus écologiste que les Verts. Plus écolo qu'elle, qui fut à 38 ans la première ministre verte de l'Environnement sous Jospin, négociatrice des accords de Kyoto sur le climat : «C'est le paradoxe, tout le monde parle d'écologie, mais qui est capable d'en faire ?» L'actualité ­ la flambée du prix de l'essence, la canicule de juillet et, cette semaine, la facture faramineuse du réchauffement climatique calculée par sir Stern, un économiste anglais ( Libération de mardi) ­ devrait lui donner du grain à moudre. D'autres moissonnent. Un comble pour Voynet : «Il faut qu'Al Gore l'Américain vienne à Paris pour que les Français découvrent le réchauffement climatique. Et que ce soit un lord anglais qui leur dise combien cela va coûter.» 
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