Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, a prévenu que faute d'un accord électoral et programmatique entre les Verts et le PS, les élus locaux du parti pourraient devenir des partenaires moins "loyaux" et le report des voix Vertes aux législatives pourrait ne pas être automatique.
Dans une lettre envoyée cette semaine au nom du Collège exécutif aux élus des conseils régionaux et municipaux, dont l'AFP a eu copie samedi, la responsable des Verts constate le blocage des négociations avec le PS, qui a renvoyé la signature d'un accord pour les législatives au lendemain du premier tour de la présidentielle.
Soulignant que des présidents socialistes d'exécutifs locaux ont "souvent fait appel (au) sens de la loyauté des Verts", elle laisse entendre qu'ils pourraient aujourd'hui ne plus répondre à de telles demandes, si n'était pas organisée "la réciprocité des engagements".
Par ailleurs, "sans accord national, le report des 577 candidats Verts vers le candidat de gauche le mieux placé au second tour perdra son caractère d'automaticité", indique-t-elle.
Pour elle, "sans les électeurs Verts, la dynamique qui a permis de battre la droite lors des dernières élections n'aurait pas été possible", et "la majorité des élus socialistes ne serait pas élue".
"Il y a, au niveau local, beaucoup de pressions pour entrer dans des listes d'union pour les municipales, ou pour faire tenir la majorité en place", a précisé Cécile Duflot à l'AFP. Mais "on ne pourra pas dans les exécutifs locaux faire semblant que ce qui se passe au niveau national n'a pas de conséquences".
"Ce qu'on dit aux élus locaux, c'est +vous n'êtes pas obligés d'être coopératifs+", a-t-elle souligné.
Selon elle, les Verts s'interrogent sur "la vraie volonté de victoire" du PS. Elle évoque à cet égard le risque d'un échec "de très peu", faute de soutien des Verts, aux élections nationales, et d'un maintien des Verts au second tour des municipales quand ils dépasseront les 10%.
Dans un rapport d'étape sur les négociations pratiquement interrompues, les Verts soulignent les forts points d'achoppement en matière de programme, par exemple sur le nucléaire, ainsi que l'absence de discussions sur des sujets qu'ils jugent "importants", comme l'extension des 35 heures ou la renationalisation d'EDF.
En ce qui concerne les négociations électorales, ils soulignent que les dernières propositions socialistes ne portent que sur 20 circonscriptions dont 15 gagnables, ce qui ne donnerait pas un groupe parlementaire aux Verts (20 députés) et les empêcherait de pouvoir "peser sur les débats parlementaires".
