L'éventuelle candidature en 2007 du producteur d'«Ushuaia» déstabilise les Verts.

Publié le par Victor

Un souffle Hulot sur la planète écolo
L'éventuelle candidature en 2007 du producteur d'«Ushuaia» déstabilise les Verts.
Par Matthieu ECOIFFIER
QUOTIDIEN : Mercredi 2 août 2006 - 06:00
     
 
Nicolas Hulot qui se met sur orbite pour l'Elysée et la planète écolo tremble. L'annonce dans le Journal du dimanche du 30 juillet de son éventuelle candidature à la présidentielle de 2007 pour dénoncer l'atonie des politiques face au «péril climatique» provoque moult remous chez les Verts. A peine pourvus d'une candidate, Dominique Voynet, qui a finalement remporté d'une courte tête le duel avec Yves Cochet, et voilà le principal parti écologiste renvoyé à sa difficulté à exister dans l'opinion.
 
«Les écologistes, faute de privilégier une démarche unitaire, sont inaudibles», balance Hulot. En relançant l'idée, défendue notamment par Jean-Luc Bennahmias, élu vert européen, d'une candidature unique regroupant les écolos de gauche, de droite, et ceux qui se placent comme lui hors des clivages traditionnels, le producteur d' Ushuaia appuie là où ça fait mal : dans les sondages, Voynet plafonne à environ 2 % d'intentions de vote.
 
Bové, Voynet, Waechter et Lepage sur un même bateau avec à la barre le capitaine Hulot ? L'hypothèse plaît surtout aux partis groupusculaire : «Nicolas Hulot est aujourd'hui le seul à pouvoir réunir sur son nom tous les partis se réclamant de l'écologie. [...] La candidature unique est la meilleure manière de promouvoir le changement de cap», a réagi Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant. Même son de cloche à Génération écologie.
Mais chez les Verts ça tangue. Difficile pour eux d'ignorer l'ex-gourou écolo de Chirac et ses millions de téléspectateurs. Yann Wehrling, le secrétaire national du mouvement, l'a invité à venir «travailler» aux Journées d'été à Coutances (Manche), fin août.
«C'est bien que Hulot prenne la parole, juge Denis Baupin. Le dérèglement climatique, c'est la priorité. Mais on a l'impression que les politiques s'en tapent. Que Hulot soit plus entendu que nous quand il le dit, nous interpelle. Qu'est-ce que les Verts doivent changer pour se faire entendre ? Notre parti est trop petit et trop pris dans son fonctionnement interne pour déployer l'énergie nécessaire à l'extérieur, être à la hauteur de l'espace de l'écologie politique.» L'adjoint vert du maire de Paris milite pour que «l'ensemble des écolos politiques et associatifs s'engage sur une plateforme de dix priorités pour 2007-2012 : dérèglement du climat, crise pétrolière, biodiversité...» 
«Quid des sans-papiers, de l'égalité des droits, de l'Europe, des conséquences d'une politique de décroissance énergétique sur les relations Nord-Sud et le conflit au Proche-Orient ? Sur ces questions, Hulot c'est un gros point d'interrogation», note Cécile Duflot, représentante de l'aile gauche des Verts. «Sur l'écologie écologisante, on est d'accord avec Hulot. Mais cela ne constitue pas un programme. Lorsque Hulot était proche de Chirac, le président faisait des déclarations vibrantes à l'international, mais la politique de son gouvernement était nulle, rappelle Yves Cochet, député de Paris. Qu'il pousse à la roue en tant qu'écolo, en tant que star, c'est très bien. Il faut qu'il discute avec Voynet à Coutances. Sinon, il rajoutera de la division aux divisions qu'il déplore.» 
L'autre ex-caution écolo de la droite, Corinne Lepage, se rendra aux Journées d'été des Verts. L'ex-ministre de l'Environnement de Juppé, candidate en 2007 pour Cap 21, se dit prête à signer une plate-forme «si ses propositions sont assez novatrices pour ne pas être reprises par l'UMP, l'UDF ou le PS». L'avocate des maires anti-OGM concède qu' «Hulot a eu raison de secouer le cocotier. Il est indispensable sur le plan médiatique». Mais embarrassant sur le terrain politique.
 
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