Nucléaire et EPR divise Verts et Socialistes

Publié le par Victor

Ouest-France - 27 juin 2006 - Jean-Pierre Buisson

Le projet d'implantation d'un réacteur nucléaire à Flamanville torpille les relations Verts-PS. Dominique Voynet, hier à Cherbourg, demande au PS une position claire.
 
La campagne pour les élections législatives de 2007 va-t-elle déclencher une guerre nucléaire entre les écologistes et le Parti socialiste ? La question est posée. En soumettant sa candidature à la position du PS sur l'implantation de l'EPR, le maire de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, a allumé une mèche sous un baril de poudre. Cette posture du socialiste du nord-Cotentin crée de sérieuses tensions avec les Verts au niveau national. Elle pourrait aussi gangrener les relations au sein même du conseil régional, où les socialistes gouvernent avec les Verts et le PRG.
 
Secrétaire régional des Verts, Mickaël Marie - qui devait rencontrer le président de la région Philippe Duron hier - « espère trouver un terrain d'entente ». Mais, il n'exclut pas une position plus tranchée « si nécessaire. » Les élus écologistes, qui avaient affronté les lazzis des militants après le vote de la motion régionale favorable à l'EPR, ne voudront pas passer, une nouvelle fois, pour les godillots de la majorité régionale.
 
Hier matin à Cherbourg, Dominique Voynet, sénatrice Verte de Seine Saint-Denis, n'a d'ailleurs pas caché que le parti irait au clash s'il le fallait. Elle n'a laissé planer aucun doute sur le sujet : « Aucun accord ne pourra être signé avec le parti socialiste s'il ne réaffirme pas clairement son refus de l'EPR. » Elle espère même pousser les accords de 1998 plus loin. «En obtenant notamment la reconversion des activités de l'usine Cogéma de La Hague.»
 
Sans s'avancer autant, hier soir, Béatrice Marre, secrétaire national du Parti socialiste, a redonné la position officielle : « Le PS n'a pas changé d'avis sur l'EPR, il y est défavorable. François Hollande vient d'ailleurs de le confirmer au secrétaire national des Verts, Yann Wherling. » À la direction du PS, on fait le distinguo « entre les problèmes d'un élu local et le besoin de construire un programme de gouvernement qui comporte une politique énergétique qui assure le développement durable du pays.»
 
Prise de position qui laisse Bernard Cazeneuve de marbre. « J'attends une position claire. Je refuse de participer à des négociations d'appareils politiques où l'on va prendre des engagements que l'on sait par avance que l'on ne tiendra pas », explique le maire de Cherbourg.
 
Estimant « ne pas être un nucléocrate forcené », le vice président de la Région, maintient cependant sa position. « Si le PS ne revient pas sur sa décision, je reprendrai ma liberté de conscience. » Seule une déclaration officielle de François Hollande semble aujourd'hui pouvoir clarifier une situation ubuesque qui déstabilise l'électorat de gauche bas normand.

Publié dans Les Verts et la gauche

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